Photo-graphie. Écrire avec la lumière. Cinémato-graphie. Écrire avec le mouvement. Ces deux formes d'écriture se sont battues en duel, dans ma tête et dans mon cœur, pendant de nombreuses années. L'image en mouvement, baignée de lumière, a remporté la première manche. L'image fixe est restée sur le côté, mais toujours bien présente, flottant dans ma vie et revenant à la charge parfois. Elle s'est imposée sur les plateaux et a finalement gagné la partie.

 

Mon œil explore le monde qui m'entoure, sans cesse à la recherche de nouvelles formes, couleurs, textures. Mon œil cadre, fragmente et déconstruit le réel qui s'offre à moi. Mon œil est un viseur, un objectif, et mon cerveau une camera obscura, un laboratoire.

 

L'objet appareil photographique a trouvé une place dans ma vie et s’y est confortablement installé il y a quelques années. Il a pris de multiples aspects. Noir, métallique, jaune. Rectangulaire, carré. Dinosaure, plume, plastique. Croisé, pixélisé, granuleux. Autant de boitiers renfermant des images pour matérialiser mon regard sur les choses que je croise et contemple.

 

Mon plus fidèle compagnon de route. Il m'accompagne dans mes errances quotidiennes, dans mes pérégrinations nocturnes. Il trouve toujours un espace vacant dans un sac ou dans une poche. Indispensable, il a su imposer sa présence vitale. Il est devenu une continuité de mon œil, un prolongement de ma main.

Il est à la fois prétexte et réponse à mes angoisses.